Extraits de « Comment éveiller le soleil intérieur ? » de Kessani et Chris Iwen.
Parution Octobre 2007 aux éditions Altess.

4ème de couverture

Comment réaliser l’éveil de notre soleil intérieur, et déployer le potentiel infini de bonheur et de liberté qu’il recèle ?
Le présent ouvrage constitue une réponse claire et pragmatique à cette question fondamentale.
La réponse que nous proposons émane de plusieurs années de recherche en concertation avec des hommes et des femmes éveillés.
La voie pratique que nous exposons ici était jusqu’à présent transmise au sein de lignées extrêmement discrètes.
Nous avons assumé la responsabilité de lui donner une formulation aussi simple et efficace que possible, et nous avons accepté de la publier à l’intention de tous ceux et celles qui souhaitent vraiment développer l’énergie et la force qu’ils perçoivent au fond de leur cœur.
Nous avons pris soin d’éclairer avec humour les différents aspects de l’enseignement transmis dans cet ouvrage, et nous espérons que beaucoup y trouveront des indications et des connaissances utiles pour leur développement intérieur.
Que l’on soit croyant ou athée, que l’on soit spiritualiste ou matérialiste, que l’on soit agnostique ou sceptique, cela n’a aucune importance. L’éveil du soleil intérieur n’est pas affaire de religion, de spiritualité ou de philosophie. Il est affaire de réalisation énergétique, de travail intérieur, de discipline intelligente et de confiance en soi. Il s’agit simplement de développer concrètement le potentiel énergétique dont dispose chaque être humain. Cet accomplissement nous concerne tous intimement.
Diplômée des sciences cognitives, Chris Iwen se considère avant tout comme une chercheuse spirituelle. Avec la collaboration de Kessani Iwen, spécialiste des sciences spirituelles, elle a entrepris d’éclairer et d’interroger de manière simple, à travers ses livres, le vaste domaine des potentialités de l’esprit et du cœur humain. Elle est notamment l’auteure d’un petit chef-d’œuvre de spiritualité : « Le don du prophète » paru aux éditions Altess en 2006.

Avant-propos

Une fois, le Maître le plus réalisé de l’univers – qui était une femme, mais un Maître ne transcende-t-il pas les distinctions sexuelles, qui sont surtout le fait du corps extérieur et non de l’être essentiel ?… – donc une fois, le Maître le plus puissant de l’univers se matérialisa et vint séjourner dans la plus grande cité terrestre pour une durée assez brève. Elle logeait dans un grand immeuble luxueux et s’occupait de sa paperasse habituelle – gestion des règnes du vivant, des planètes, des soleils et des galaxies, la routine pour un être de ce niveau – à l’abri d’un bureau tout à fait digne de celui d’un PDG de multinationale.

Elle était venue avec sa secrétaire, et la nouvelle de la présence sur terre du plus grand parmi les Maîtres du cosmos se répandit rapidement dans la cité. En un rien de temps, une foule se rassembla au pied de l’immeuble, car les gens voulaient rencontrer le Maître – ils avaient de nombreuses questions et qui mieux que le plus grand des Maîtres pouvait y répondre ?

Afin d’obtenir une audience il fallait passer par la secrétaire, et celle-ci expliqua que le Maître ne pouvait recevoir qu’une personne à la fois. Quand quelqu’un se présentait devant la secrétaire, cette dernière exigeait qu’il lui explique ce qu’il désirait demander au Maître. Et là, les attentes étaient extrêmement variées. Certains disaient : « Je désire que le Maître m’explique comment fonctionnent les particules, les atomes, les molécules, les cellules… », ce à quoi la secrétaire répondait : « Vous n’allez pas déranger le Maître pour si peu, vos meilleurs scientifiques peuvent parfaitement répondre à ces questions. » D’autres disaient : « Je voudrais que le Maître m’explique comment ça se passe après la mort, les problèmes de paradis, d’enfer, de survie de la conscience… », mais la secrétaire répliquait : « Vous n’êtes pas sérieux ! Vos meilleurs médiums peuvent aisément vous expliquer cela. »

D’autres encore voulaient des connaissances sur des techno­logies nouvelles, des instructions sur des thérapies originales, des solutions aux problèmes économiques, des révé­lations sur des événements futurs, des informations inédites sur les origines de la vie terrestre, des renseignements sur les plans des gouvernements occultes, des explications sur les activités des dieux men­tionnés dans les récits antiques, des prophéties sur les chan­ge­ments planétaires, etc… et à chaque fois la secrétaire faisait comprendre qu’aucune de ces interrogations ne pouvait être suffisamment importante pour déranger le Maître, et que chacun de ces questionnements pouvait trouver des réponses satisfaisantes auprès des spécialistes adéquats.

Les gens étaient assez exaspérés par l’attitude de refus de la secrétaire, et ils se disaient que même si elle travaillait pour le plus grand Maître de l’univers, elle n’en demeurait pas moins une bureaucrate bornée qui ne savait qu’opposer une fin de non-recevoir à la moindre demande un peu originale. Une délégation spéciale se forma, et elle reçut pour mission d’aller demander une explication à la secrétaire. D’une seule voix, les membres de la délégation dirent : « Pour quelle raison n’avez-vous accordé aucune autorisation pour être reçu par le Maître ? ». La secré­taire, qui devait s’attendre à cette question, répondit : « Le Maître n’accepte de répondre qu’à une seule question, c’est la question la plus importante qui puisse exister, et aucun de vous ne l’a posée. » La délégation ne put s’empêcher de réagir in­stantanément : « Pouvez-vous nous dire quelle est cette fameuse question qui n’est venue à l’esprit d’aucun d’entre nous ? » Après un petit silence pour le suspens, la secrétaire dit tout simplement : « Comment réaliser l’Éveil ? »

...

Pour éviter tout malentendu, nous devons prendre le temps de préciser trois choses. D’abord, l’art de développement énergéti­que que nous proposons ici et que nous appelons « méditation solaire », est un art qui émane directement des Maîtres, étant entendu que nous utilisons l’expression « Maître » essentielle­ment dans le sens d’une personne qui a éveillé son soleil inté­rieur et qui, de ce fait, a réalisé la joie inconditionnelle et la force verticale (une force énergétique qui confère une haute maîtrise de l’énergie). Cependant, ce qui va suivre n’est pas la retrans­cription directe d’une rencontre en particulier avec un Maître, c’est la synthèse et la réorganisation de plusieurs entre­tiens avec des Maîtres.

Ensuite, lorsque nous présentons la méditation solaire comme un moyen d’atteindre l’Éveil solaire, il ne faut pas occulter le qualificatif « solaire » ou ramener le terme « Éveil » à quelque définition plus ou moins admise dans certains milieux spiritua­listes. Le terme « Éveil » est en réalité un terme générique qui désigne un type ou un autre de réalisation intérieure. Il existe plusieurs sortes d’Éveil, que nous pouvons répartir en deux grandes catégories : la catégorie « Éveil qualitatif » et la catégorie « Éveil énergétique ».

L’Éveil qualitatif se caractérise invariablement par l’acquisition d’une certaine qualité de « paix intérieure », qui peut se décliner avec des termes comme « silence intérieur », « ouver­ture du cœur », « sentiment d’unité », « esprit extatique »

Au-delà de la tendance à jouer avec les mots, et au-delà de l’attitude qui consiste à essayer sans cesse de récuser la moindre tentative de description – tendance et attitude répandues dans certains milieux spiritualistes –, on peut dire que l’Éveil qualitatif signifie l’acquisition d’une sorte d’état intérieur (en grande partie neuro-psychologique) serein et relativement stable. Mais l’Éveil quali­tatif n’implique aucune force verti­cale. À la limite peut-il s’accompagner d’un élargissement de la capacité de perception subtile.

Mais à propos de l’Éveil qualitatif, la chose la plus im­portante à souligner, c’est qu’il ne nécessite pas de travail énergéti­que important. Le mode opératoire général dans l’ac­qui­sition de l’Éveil qualitatif consiste à pratiquer quelque chose de l’ordre de la méditation de « simple écoute », où le propos se ramène es­sen­tiellement à essayer d’être à l’écoute – et seu­le­­ment à l’écoute – de l’univers intérieur et extérieur. Aucune activité spé­ci­fique se rapportant à la concentration, à la respiration, au mouvement ou à quelque autre élément de technique. Simple­ment se mettre à l’écoute. Cela implique une activité énergétique tellement peu intense et peu exigeante que certaines personnes peuvent croire un peu hâtivement que c’est là une chose qui ne nécessite aucune espèce de travail intérieur. D’où la conclusion tout à fait erronée que l’Éveil qualitatif s’acquiert sans avoir à fournir un quelconque travail inté­rieur.

Si vous êtes juste en quête d’une sorte de quiétude intérieure, peu importe sous quels mots vous désignez cela, si l’aspect force énergétique ne vous intéresse pas et si en même temps vous ne vous sentez pas attiré par l’idée de devoir fournir un travail intérieur méthodique et exigeant, alors la catégorie Éveil qualitatif sera mieux indiquée pour vous.

Par contre, si vous êtes capable de déployer un travail inté­rieur discipliné et si vous vous intéressez autant à la joie in­con­ditionnelle qu’à la force énergétique, alors l’Éveil solaire sera mieux adapté à votre aspi­ration.

L’Éveil solaire est l’un des types de la catégorie Éveil éner­gétique. L’Éveil énergétique se réalise à travers un travail énergétique significatif, discipliné et pertinent. En aucune façon on ne peut être amené à croire qu’il s’agit d’une chose accessible sans avoir à fournir de travail, par contre il faut bien préciser qu’un travail énergétique fait avec justesse se déroule avec une profonde qualité de plaisir et de joie, sans exclure le déploie­ment d’un effort intense. Moins il y a d’intensité et
de justesse dans le travail énergétique et moins on progresse
vers l’Éveil énergétique. Faut-il rappeler que l’Éveil énergétique n’est pas pour les gens qui sont assez peu familiarisés avec l’idée d’avoir une pratique énergétique intense et disciplinée ?

Enfin, nous soulignons expressément le fait que nous parlons de développement énergétique volontaire et d’activation énergétique du soleil intérieur. La notion de développement énergétique volontaire suppose bien évidemment la notion de travail énergétique et donc la pratique d’une technique énergétique.

À toutes fins utiles, nous rappelons que notre propos dans cet ouvrage n’a rien à voir avec des notions abstraites comme « développement spirituel », « éveil de la conscience », « ouver­ture du cœur », « cheminement initiatique », « ascension spirituelle », « expansion de conscience », etc. Bien au contraire, notre propos est très concret et il se rapporte au développe­ment de l’énergie intérieure et à la réalisation de l’Éveil solaire

Les choses étant précisées, il est évident que ce livre s’a­dresse premièrement à toute personne qui aspire à développer son énergie intérieure et à déployer la force énergétique qui sommeille en elle, et deuxièmement à toute personne plus ou moins curieuse qui s’intéresserait à titre intellectuel à l’idée de potentiel énergétique humain. Pour le dire autrement, le présent ouvrage est destiné aux personnes qui manifestent de l’intérêt ou de la curiosité pour l’Éveil énergétique.

Si à la notion d’Éveil qualitatif on peut associer un peu hâti­ve­ment, par manque de rigueur ou par faible niveau de compré­hension, des paramètres comme « pas de travail à fournir », « pas de discipline à adopter », « pas d’effort à déployer », « pas d’exercice à effectuer », « rien à faire », « surtout abandonner toute volonté », « juste vivre et c’est tout »…, face à la notion d’Éveil énergétique il vaudrait mieux prendre soin de faire preuve d’une certaine rigueur et d’un certain réalisme.

L’Éveil énergétique va de pair avec des paramètres comme le travail, la discipline, la justesse, l’intensité, l’opti­misation, la per­sévérance, la patience…

À côté de la nécessité de dissiper tout malentendu quant à l’esprit de cet ouvrage, nous aimerions dire quelques mots à propos de l’idée la plus stérilisante qui paralyse la plupart des gens qui essaient de s’intéresser au développement de leur potentiel énergétique. C’est l’idée qu’il faudrait laisser les choses se développer ou se produire toutes seules, naturellement, sans intervenir.

Est-ce que l’Éveil qualitatif peut se produire tout seul, sans que l’on ait fait quoi que ce soit pour l’atteindre ? En apparence oui. L’Éveil qualitatif nécessite un travail intérieur si peu exi­geant qu’il est tout à fait possible de pratiquer presque in­consciemment et involontairement la méditation de « simple écoute », avec suffisamment d’efficience pour que l’Éveil quali­tatif soit obtenu. De là à dire que l’Éveil qualitatif se pro­duit « sans rien faire », ce serait tout à fait erroné. Ce serait comme d’appuyer involontairement sur un interrupteur et de déclarer ensuite que la lumière s’est allumée toute seule, sans aucune espèce d’action de votre part.

Est-ce que l’Éveil énergétique peut se produire tout seul ? Non, en aucun cas. L’exigence de travail énergétique est trop élevée pour permettre une sorte de pratique inconsciente et in­volontaire susceptible de conduire à l’Éveil énergétique. On ne peut atteindre l’Éveil énergétique qu’en déployant un travail énergétique joyeux, sérieux, conscient et volontaire. Et un tel travail ne saurait aboutir que s’il est juste. S’il y a l’intensité, mais pas la justesse, on ne saurait atteindre l’Éveil énergétique. Ce serait comme de travailler vraiment très dur pour construire un avion mais de s’y prendre de manière incorrecte – sans avoir pris le temps d’acquérir une connaissance suffisante de l’ingé­nierie aéronautique, et sans avoir consenti le travail nécessaire pour atteindre une maîtrise suffisante de la technologie impliquée : le résultat, c’est que l’avion ainsi construit ne fonctionne pas. Cette notion de justesse est également valable pour l’acquisition de l’Éveil qualitatif, même si l’on pratique inconsciemment et involontairement la méditation de « simple écoute ».

Introduction

Un éminent pharmacien anglais entendit un jour parler d’un curieux guérisseur qui obtenait des résultats rapides et exceptionnels, y compris lorsque la médecine officielle avait déclaré une issue fatale imminente au malade. Ce guérisseur œuvrait dans un petit village reculé, quelque part au sud de l’Inde. Et il semblait qu’il ne désirait enseigner à personne sa recette secrète. En effet, cet étrange guérisseur opérait d’une drôle de manière : quel que soit le problème de santé de la personne qui venait le voir, il allait dans sa cuisine, concoctait un mystérieux plat, tou­jours le même, puis invitait le patient à partager son repas. Le repas se déroulait en silence, et une heure plus tard la personne était guérie et pouvait rentrer chez elle.

Ce plat devait avoir une composition très spéciale, que la science ignorait, et le pharmacien décida qu’il était important d’essayer de savoir quels étaient les éléments que le guérisseur utilisait. Comme il était au courant du refus du guérisseur d’enseigner sa recette secrète, le pharmacien postula pour un poste d’assistant bénévole. Il allait s’occuper de faire le ménage, de faire la lessive et de gérer les rendez-vous, car les gens qui dé­siraient se faire soigner ne cessaient d’affluer en grand nombre. Le guérisseur accepta cette offre avec plaisir.

Au fil des semaines et des mois, le pharmacien parvint à subtiliser quelques échantillons du fameux plat miraculeux, et il passa une année entière à les analyser dans les moindres détails. Ces recherches poussées lui permirent de dresser une liste ex­haustive des ingrédients, et même de définir quel était le bon mode de préparation et de cuisson. Quand il fut certain de pouvoir préparer lui-même ce plat extraordinaire, le pharmacien quitta son poste auprès du guérisseur et retourna chez lui.

Il ouvrit un cabinet et entreprit de soigner les gens comme le faisait le guérisseur. Mais il n’obtint absolument aucun résultat. Peut-être s’était-il trompé quelque part ? Des recherches supplémentaires ne donnèrent rien. Il retourna auprès du guérisseur et décida de tout lui avouer. Contrairement à ce que le pharmacien attendait, le guérisseur ne se mit pas en colère, il se montra seule­ment désolé que quelqu’un ait obtenu sa recette de cette manière.
– Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ? demanda le pharmacien. Me manque-t-il un ingrédient ?
– Il ne te manque aucun ingrédient.
– Alors, est-ce un problème dans le mode de cuisson ?
– Non plus, tout est correct de ce côté-là également.
– Mais alors, pourquoi mon plat ne soigne-t-il pas comme le vôtre ?
– Mais jamais le plat n’a eu aucune vertu curative.
– Comment cela ? Pourtant les gens qui mangent votre plat sont guéris…
– Le plat n’a rien à y voir. Ce qui soigne les gens, c’est le rayonnement énergétique que je répands sur eux durant le repas, ce n’est pas la nourriture qu’ils mangent. Ce rayonnement émane de mon cœur, et c’est avec mon cœur que je le maîtrise, et je peux faire cela parce que j’ai éveillé la force qui sommeille dans mon cœur.
– Si c’est votre rayonnement énergétique qui soigne, alors à quoi sert le repas ?
– C’est simplement mon plat préféré, et j’aime le partager avec les gens qui viennent me demander un service, c’est tout.
– Et pourquoi refusez-vous de révéler votre recette si le plat n’a aucune vertu spéciale ?
– Tu as pu constater par toi-même combien ce plat était ex­cellent, n’est-ce pas ?
– En effet, il est extraordinairement bon.
– Eh bien, ce plat est tellement exquis que j’en réserve la re­cette, comme une sorte de récompense, seulement aux gens qui auront fait preuve de suffisamment de courage et de détermi­nation pour assurer le travail intérieur nécessaire à l’éveil de la force de leur cœur.

Le pharmacien comprit son erreur et il demanda à devenir le disciple du guérisseur. Après quelques secondes de réflexion, le guérisseur accepta cette candidature, mais il prit soin de préciser au pharmacien que le travail intérieur exigé n’était ni physique, ni psychologique, ni intellectuel. Le pharmacien crut compren­dre qu’il s’agissait alors d’un travail spirituel, mais le guérisseur lui expliqua que non. Il s’agissait d’un travail énergétique, qui ne pouvait se confondre avec rien d’autre.

Comment éveiller le soleil intérieur est un ouvrage qui nous propose d’envisager la possibilité pratique d’accéder à un niveau d’énergie plus élevé. Tout au long d’une discussion
à bâtons rompus avec un personnage appelé simplement « Maître », des moyens pratiques pour élever notre niveau d’énergie sont claire­ment expliqués, avec simplicité et concision. Et ces moyens sont souvent illustrés par de petites histoires inspirantes. Mieux que le simple fait d’élever notre niveau d’énergie, il s’agit de réaliser l’activation de notre véritable potentiel énergétique. Si nous sommes déjà dans des dispositions de « paradigme » qui nous permettent d’accepter plus ou moins clairement l’existence d’un tel potentiel, alors notre compréhension des explications du « Maître » sera relati­vement facilitée. Mais si nous sommes éta­blis dans un « para­digme » qui ne nous permet pas d’accepter aisément l’existence d’un potentiel énergétique enfoui au-dedans de l’être humain, il nous sera néanmoins possible d’envisager tout ceci comme une simple hypothèse de travail. En d’autres termes, au lieu de refuser catégoriquement que l’extraordinaire soit possible, la meilleure attitude serait probablement de se dire : « Et pourquoi ne pas faire l’hypothèse que cela puisse être théoriquement envisageable ? »

Dans un sens très pragmatique, le terme Éveil désigne ici l’ac­tivation du potentiel énergétique intérieur, et il existe natu­rel­lement plusieurs degrés d’Éveil. L’activation du potentiel in­té­rieur implique le déploiement de deux aspects majeurs : 
un aspect qualitatif et un aspect énergétique.
L’aspect quali­tatif se caractérise par le déploiement d’un sentiment profond, ra­di­cal et permanent de bonheur intérieur. L’intuition de l’exis­tence et de la possibilité de réaliser un tel bonheur se retrouve au cœur d’un grand nombre de traditions et de concep­tions non-matérialistes, un peu partout à travers le monde. Cette intuition est en train de s’installer progressivement en Occident comme un véritable paradigme culturel, même si peu de gens sont en mesure de comprendre quelle est la nature de ce bonheur inté­rieur et comment le réaliser concrètement.

L’aspect énergétique qui découle de l’activation du potentiel intérieur se caractérise par le déploiement de ce qu’on peut ap­pe­ler une force énergétique, c’est-à-dire la capacité de manier des énergies et des forces au point de pouvoir s’affranchir des limites et des lois ordinaires, et de pouvoir générer des phéno­mènes qui n’appartiennent pas au champ des possibilités ordi­naires. La force énergétique serait proportionnelle, pour ainsi dire, au degré d’Éveil. La notion de force énergétique peut sembler plus difficile à admettre que celle de bonheur intérieur
per­ma­nent, mais c’est paradoxalement autour de cette notion que les aspirations et les intuitions de l’humanité se cristallisent
le plus souvent, et élaborent un réseau dense de récits et de légen­des. En d’autres termes, la possibilité de déployer une force énergétique significative est quelque chose qui interroge, interpelle, fascine et stimule l’esprit et le cœur humains depuis des milliers d’années, et cela ne peut sérieusement être dissocié de l’acquisition de la sagesse…

L’humanité a toujours essayé de se donner des représenta­tions de ce que pouvait être un être ayant acquis une force éner­gétique importante. Ces représentations jouent un rôle de dynamisation psycho-culturelle, car elles permettent de stimuler le désir et la volonté de s’élever, individuellement et collectivement, au-delà de la simple condition de créature limitée et mor­telle. Certes, ces représentations ont d’autres rôles, ainsi que de multiples impacts, pas toujours positifs ou rassurants, sur la psyché humaine. Mais il est important de mettre en avant la raison première de leur création et de leur perpétuation.

Chaque culture s’est forgée ses propres représentations, ses propres super-êtres. Il y a eu ainsi les divers dieux : les dieux grecs, les dieux égyptiens, etc. Mais les dieux devenaient peu à peu des figures trop éloignées de l’humanité, et ils évoquaient de plus en plus mal une sorte de possibilité à laquelle l’humain pouvait accéder. Dans la catégorie des super-êtres sont venus s’ajouter des figures un peu mieux adaptées : les demi-dieux, les immortels, les mages, les thaumaturges, les maîtres…

Beaucoup de super-êtres figurant dans les récits anciens sont des constructions culturelles et ne renvoient à aucun personnage historique réel. Mais d’autres super-êtres sont un peu plus que de simples constructions culturelles. Si par exemple Merlin, le puissant magicien des légendes arthuriennes, est très probable­ment en grande partie fictif, par contre un personnage comme Apollonios de Tyane, qui fut un thaumaturge puissant, est très probablement loin d’être une légende. Cependant, un super-être n’a pas besoin d’être un personnage ayant réellement existé pour pouvoir opérer dans l’esprit et le cœur comme un stimulant de la volonté et du désir de s’élever et d’accéder à un niveau d’être et d’énergie plus étendu. Il lui suffit de condenser harmonieuse­ment en lui une image à la fois humaine et surhumaine, et son « contact » sera alors à même d’évoquer en chacun de nous l’aspiration à une condition plus élevée.

Le désir de maintenir « vivante » l’image stimulante des super-êtres s’est exprimé tout au long de l’histoire par une acti­vité colossale de création de récits fantastiques et paradigmati­ques. Chaque culture a conçu une magnifique épopée, et des générations successives se sont appropriées ces grands récits
ou en ont créé de nouveaux. Dans les contrées hindoues par exemple, des castes de lettrés de l’antiquité ont élaboré l’étour­dissant récit du Mahabharatha, où l’on voit s’affronter des dieux, des demi-dieux, des démons aux pouvoirs extraordinaires et des hommes fabuleux ayant des pouvoirs encore plus grands que ceux des dieux. Dans les cultures mésopotamiennes, l’épo­pée de Gilgamesh nous relate l’histoire d’un roi humain qui s’était mis en quête du secret de l’immortalité, et qui a quasi­ment sacrifié sa royauté pour essayer de l’arracher aux dieux. Chez les sud-américains, le Popol-Vuh élaboré par les Mayas relate les origines cosmiques du monde et de l’humanité. Dans une certaine ethnie africaine vivant dans la région de l’équateur, l’épopée du Mvett raconte l’histoire des luttes interminables entre des immortels aux pouvoirs surhumains et des hommes aux pouvoirs terrifiants qui rêvent de s’emparer du secret de l’immortalité. Peut-être bien plus encore que les autres récits fantastiques, le Mvett questionne la force et l’immortalité qui sommeillent en l’homme et lance à l’homme le défi de faire du ciel sa demeure. Et aujourd’hui, sans doute avec un souffle plus modeste et une clairvoyance moins aiguisée, les États-Uniens sont en train de créer un nouveau récit paradigmatique, à travers les histoires… « Marvel », c’est-à-dire à travers les figures fictives mais devenues emblématiques de super-héros, comme Super­man…

Nous avons tous le désir, plus ou moins explicite, d’atteindre l’Éveil. La plupart du temps, au lieu de se transformer en une quête et en une démarche pratique pour essayer de déve­lopper notre énergie intérieure, cette aspiration se limite à un intérêt plus ou moins marqué pour les récits impliquant des super-êtres, qu’ils soient supposés réels ou qu’ils soient des personnages de fiction. C’est ainsi que beaucoup d’entre nous éprouvent un vrai plaisir à être spectateurs des aventures de super-héros, de mutants ou de sorciers, à travers des romans,
des séries ou des films. Et c’est également ainsi que beaucoup d’autres parmi nous trouvent un vif intérêt dans les grands récits paradigmatiques ou dans les témoignages extraordinaires suppo­sés relater des rencontres authentiques avec des êtres fantasti­ques. L’intérêt pour les récits impliquant des super-êtres ne doit pas disparaître, mais il ne faudrait pas se limiter à applaudir Superman ou à s’agenouiller devant Jésus. Il faudrait être capable d’envisager la possibilité de travailler nous-mêmes au développement de notre énergie intérieure.

Comment éveiller le soleil intérieur n’est pas un récit, mais la proposition d’un art énergétique sobre et simple dont la pratique devrait nous permettre de développer méthodique­ment et sereinement notre énergie intérieure, et de pouvoir en apprécier les avantages, individuellement et collectivement.

A lire : « Comment éveiller le soleil intérieur ? »
Aux éditions Altess.

Retour sommaire